Quand les participants n’ont pas besoin du formateur …
En formation il y a ces temps où les participants se mettent en mode « action » : les exercices, les réflexions individuelles ou en sous-groupe, les analyses de leurs pratiques, les préparations de mises en situation… c’est à ce moment-là que la formatrice que je suis a le choix entre l’option « interventionniste » et l’option « laisser faire » :
- Je peux décider d’intervenir auprès des participants pour aider, rappeler les consignes, donner mon point de vue, donner des pistes… : option « interventionniste ».
- Ou je peux rester délibérément à ma place et « ne rien faire », tous mes sens en éveil. Et n’intervenir auprès des participants que si une phrase, un propos que mes antennes ont interceptés m’y incite, ou s’ils me font une demande explicite : option « laisser faire ».
Et j’ai deux raisons de choisir l’option « laisser faire », une bonne et une excellente :
- Tous les formateurs sont unanimes ; l’animation de formation c’est fatigant. Et je prends donc ces temps comme des « presque repos » qui me permettent de prendre soin de moi et de rester efficace tout au long de la journée. Prendre soin de soi, que voilà une bonne raison !!
- La seconde raison prend ses racines dans le principe d’andragogie : conduire les participants vers l’autonomie.
A l’issue de la formation, l’enjeu est la mise en œuvre des acquis par les participants. Je pense qu’il est contre-productif d’intervenir, de les prendre par la main. Je préfère leur permettre d’expérimenter, d’utiliser pour s’approprier les nouvelles connaissances abordées en formation. Et ce de leur façon, à leur rythme, et avec leurs éventuelles erreurs.
Et je suis d’autant plus à l’aise sur mon option que ces temps pendant lesquels ils expérimentent sont suivis de moments d’analyse qui leur permettent de prendre du recul et d’identifier leurs acquis.
…. Et en fait j’ai une troisième raison ; quand je suis participante à une formation je déteste avoir le formateur toujours sur le dos, aussi agréable et efficace soit-il.
Réjane LEVESQUE